Un laboratoire philosophique.
« L’histoire – note Léon Brunschvicg – est le laboratoire du philosophe ». Cette idée nous a semblé définir la perspective de l’épistémologie historique qui se développe dans les années trente avec Cavaillès, Bachelard et Lautman. Il s’agit bien en effet d’une réforme des notions classiques de la philosophie, la conscience, la raison, l’imagination, le rapport entre la pensée et le sensible, la subjectivité et l’objectivité, mise en oeuvre et mise en expérience dans une histoire des sciences. Bien que la philosophie en France après guerre se détache largement de l’histoire des sciences, elle restera marquée par cette réforme philosophique commencée dans les années trente. C’est du moins ce que nous voulons montrer.
Nous nous proposons de présenter les grandes articulations de l’épistémologie historique, autour de Cavaillès, d’analyser les opérations conceptuelles qu’elle accomplit, pour en suivre le retentissement jusque dans la philosophie contemporaine.